En ce moment et jusqu’au 7 mai, l’ESPACE GO présente la pièce Les lettres d’amour. Le texte de la dramaturge québécoise Evelyne de la Chenelière se mêle à ceux d’Ovide. Se vivant comme une rupture amoureuse intemporelle et complexe, l’œuvre est en réalité un spectacle à part entière et offre à la fois musique en direct, théâtre, écrans géants et acrobaties.
Intense. C’est exactement la sensation que le spectateur peut éprouver dès les premières notes de musique. Le groupe montréalais Dear Criminals vient accompagner avec puissance l’interprétation de Macha Limonchik. Se forme alors une parfaite osmose entre la musique, la vulnérabilité et la force de l’actrice, ainsi que les prestations acrobatiques d’Anthony Weiss.
J’ai rapidement compris que Les lettres d’amour était le genre de film que j’aimais, mais en vrai. On découvre que l’interaction entre les grands écrans, les mélodies oniriques de Dear Criminals et ces cinq humains sur scène est encore plus qu’ésthetique.
Du théâtre pas du tout comme les autres, puisque cette pièce, c’est un peu une expérience immersive qui plongerait n’importe quel adepte des concerts et du théâtre dans un monde parfait où tout converge.
Et le sujet, si éternel, si délicat mais omniprésent de la rupture amoureuse, vient définitivement submerger le spectateur qui ne sait pas vraiment la partie qu’il préfèrera parmi ces nombreuses lettres.
La pièce conte une série de lettres, ou plutôt une seule lettre d’adieu, que cette inconsolable tente d’achever, en vain. Macha interprète avec dimension toutes les étapes du déchirement amoureux : la tristesse, le déni, la colère, la folie. Anthony Weiss joue le rôle du fantôme de l’idylle achevée tandis que cette femme représente parfaitement le désespoir des amours terminées, depuis l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui, dans cette chambre à coucher.
Evelyne de la Chenelière s’interesse à «la notion du tragique quotidien, celui qui s’installe après avoir survécu au pire». Et j’ai été happée par la souffrance si banale de cette humaine, j’avais même oublié quelques secondes qu’elle était en fait une actrice tant son visage ressemblait à ceux de tous les quittés de cette terre.
C’est profond, émouvant, ça fait un peu mal, mais c’est épatant.
De loin l’une des choses les plus bouleversantes que j’ai eu à voir cette année dans une salle sombre. Si tu as envie de te mettre en route, et je sais que tu n’attends que ça, clique donc ici et là pour écouter les très impressionants Dear Criminals.
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